BERGAMO COVID-19

DONNÉES DE MORTALITÉ BERGAMO

Le nombre de décès enregistrés en mars et avril 2020 dans la région de Bergame est une entaille sans précédent et peut ressembler à une erreur sur le graphique, tant il est élevé et indéchiffrable. Les épidémies de Nembro et d’Alzano ont été particulièrement inquiétantes. Aucun virologiste n’a encore réussi à expliquer pourquoi certains chiffres sont si élevés dans le Val Seriana et à Bergame. A Nembro, rien qu’en mars, il y a eu 152 morts, cinq par jour, dans une ville où il y en a habituellement 12 sur l’ensemble du mois. A Alzano 114 contre 10, à Zogno 89 contre 8,2, soit plus de 10 fois les tendances établies.

 

Au cours des neuf premiers mois de 2020, les décès enregistrés par les municipalités de Bergame ont été au total de 13 640 contre 7 651 de la moyenne 2015-2019, mois par mois : il s’agit d’un excédent de mortalité de 5 989 personnes, tout à attribuer aux mois de mars et avril, où l’on a enregistré respectivement 5 179 et 1 024 décès de plus que les moyennes des années précédentes. En revanche, pour tous les autres mois, 2020 semble être une année parfaitement en ligne, voire en dessous des données précédentes : en janvier, par exemple, les décès ont été de 996 contre une moyenne de 1 083, en février de 888 contre une moyenne de 915. Il n’y a donc eu aucun impact sur les décès avant la découverte officielle de la présence de Covid-19.

 

Le seul mois qui a connu une légère hausse (toujours à l’exception de mars et avril) est le mois de mai, avec 813 décès contre une moyenne de 797 au cours des cinq années précédentes, mais sinon, en juillet et août, la tendance était encore plus faible que pour la période 2015-2019. Avec une légère augmentation, presque statistiquement non significative, en septembre : 751 décès contre 742.

 

À Bergame, dans la ville, on a enregistré 679 décès, après une moyenne de 127,8 ces dernières années, soit une augmentation de 431,3 %. En avril 233, une croissance de 116,9 %, en mai 121, un chiffre revenu à la normale, ou juste au-dessus de la moyenne 114,6, en juin une augmentation de 3 %, alors qu’en juillet, août et septembre il y a eu une baisse oscillante, mais toujours une baisse : moins 2,4 %, puis moins 18,6 % et moins 15,7 %.

EFFETS DE LA COVID-19 SUR L'ÉCONOMIE

Bergame est la troisième ville qui souffre le plus, après Brescia et Vérone, de l’effet de Covid-19 sur l’économie en chiffres absolus et en termes d’emploi. C’est ce que révèle une étude réalisée par Cerved pour l’Anci qui analyse les secteurs les plus touchés par l’épidémie dans 93 centres urbains. En termes absolus, les plus grandes pertes de chiffre d’affaires seront enregistrées à Brescia, Vérone et Bergame, qui seront également touchées en termes d’emploi. Il suit les performances de plus de 1600 secteurs productifs et d’environ 730 000 entreprises et quantifie l’impact de Covid-19 sur le tissu productif des 93 villes italiennes de taille moyenne sur la base de deux scénarios : un scénario doux de reprise progressive et constante de l’économie à partir du second semestre 2020 et un scénario dur de persistance de la situation d’urgence.

 

Si l’on considère le chiffre d’affaires perdu au cours de la période de deux ans 2020-2021 par rapport à la situation pre-Covid, la plus forte contraction est enregistrée à Brescia, avec une perte globale de revenus qui, selon les différents scénarios, va de 16 à 21 milliards, en raison des performances négatives de l’acier et des métaux. La deuxième place de ce classement est occupée par Vérone (12-16 milliards de lires perdues), où les concessions automobiles ont le plus d’impact, tandis que la troisième place est occupée par Bergame (11-15 milliards de lires), où la baisse des constructions et des composants automobiles a le plus d’impact. Un tableau similaire se révèle en termes d’emploi, en examinant le nombre et la concentration des employés dans les secteurs ayant un fort impact de Covid-19. 

EN 2020, A PERDU ENVIRON 10 % DE SA PRODUCTION MANUFACTURIÈRE, MALGRÉ LA REPRISE DU SECOND SEMESTRE

Au cours des trois derniers mois de 2020, la production manufacturière de la province de Bergame a continué à croître, bien qu’à un rythme plus lent en raison de la nouvelle dégradation de la situation sanitaire, après l’effondrement du premier semestre et la reprise intense, bien que partielle, du troisième trimestre.


Malgré ces résultats positifs, contrairement au chiffre national où la production a montré une baisse au quatrième trimestre, les niveaux pre-Covid n’ont pas encore été atteints : la variation par rapport à la même période en 2019 est de -2,5% pour l’industrie et de -2,2% pour l’artisanat. Le résultat moyen pour 2020 enregistre donc une lourde perte pour le secteur manufacturier bergamasque, pénalisant dans ce cas davantage les entreprises artisanales (-11,3% à Bergame, -11,9% en Lombardie), durement touchées dans la première partie de l’année, que les entreprises industrielles (-9,2% à Bergame, -9,8% en Lombardie).


En 2020, tous les secteurs ont enregistré une contraction, particulièrement accentuée pour ceux de l’industrie de la mode, qui enregistrent des pertes de plus de 20 %. La mécanique, le secteur le plus important en termes de taille, le caoutchouc-plastique et l’industrie alimentaire ont enregistré des baisses inférieures à la moyenne, tandis que l’industrie chimique-pharmaceutique a enregistré les pertes les plus faibles.


La variation annuelle moyenne du chiffre d’affaires (-9,2%) est identique à celle de la production, bien que l’augmentation enregistrée au quatrième trimestre soit dans ce cas plus consistante (+3,3% par rapport au trimestre précédent). La croissance enregistrée au cours des trois derniers mois de l’année par les commandes intérieures (+5,9 %) et, surtout, par les commandes étrangères (+11,6 %) a été encore plus marquée, ce qui laisse espérer un éventuel renforcement de la reprise au début de 2021.


Les attentes des entrepreneurs montrent une augmentation du niveau de confiance, confirmant l’amélioration constatée au cours de l’année après les valeurs négatives record enregistrées au premier trimestre. Pour la production (+8,5%), la demande extérieure (+6,5%) et l’emploi (+2,6%), les soldes entre les prévisions de croissance et de décroissance se transforment en territoire positif, tandis que des indications pessimistes prévalent encore, bien que dans une mesure limitée, sur la demande intérieure (-1,7%).


Au quatrième trimestre, l’indice de production des artisans manufacturiers de Bergame affiche une nouvelle croissance significative, atteignant 101,8, contrairement à la Lombardie où la valeur reste sensiblement stable.

Le président de la Chambre de commerce, Carlo Mazzoleni, commente cette situation :


« Analyser l’industrie manufacturière dans son ensemble implique nécessairement d’aplanir les différences. Certains secteurs ont obtenu des résultats étonnamment bons, compte tenu des circonstances, tandis que d’autres sont encore en proie à une grave crise. Malgré le fait que la province de Bergame ait été parmi les territoires les plus touchés par la pandémie, sa production industrielle a tout de même eu un meilleur résultat annuel que la production régionale. L’artisanat a affiché des résultats plus négatifs, bien qu’à nouveau meilleurs qu’au niveau de la Lombardie. En ce qui concerne l’avenir, la croissance des commandes et les niveaux de confiance nous permettent d’être confiants dans notre capacité à nous redresser en cette nouvelle année. L’endiguement de l’épidémie, la campagne de vaccination et la capacité du nouveau gouvernement Draghi à donner une orientation et une concrétisation rapide au plan de relance seront décisifs ».

FONDS POUR BERGAMO

La Table pour le développement et la compétitivité de Bergame a invité les députés et sénateurs bergamasques à la Chambre de commerce de Bergame pour leur présenter les décisions qui feraient converger certains projets prioritaires du territoire bergamasque dans la voie du Plan national pour le redressement et la résilience (PNRR, ou Recovery Plan).

 

Il y a trois projets sélectionnés que la Table pour le développement avait l’intention de signaler au ministère de l’économie et des finances. En raison de leur caractéristique de forte intégration à différents niveaux, elles sont considérées comme ayant un potentiel d’innovation considérable et comme étant fortement représentatives de la pluralité institutionnelle et entrepreneuriale typique de la communauté bergamasque, qui espère maintenant un signe d’attention de la part du monde politique local qui aidera à la pleine récupération d’un territoire qui a été si durement touché.

 

Le premier projet, illustré par le maire Giorgio Gori et le conseiller Francesco Valesini, est mené par la municipalité de Bergame et vise à activer immédiatement de profondes transformations dans le domaine de la gare ferroviaire de Bergame avec la construction de la nouvelle gare européenne, qui pourra fortement renouveler et améliorer l’efficacité du système intégré de transport ferroviaire public. La valeur estimée du projet est de 490 millions d’euros, avec une demande de cofinancement de 200 millions d’euros.

 

Le second projet, présenté par le conseiller Franco Cancelli, a pour chef de file la province de Bergame et prévoit de promouvoir de forts investissements dans le système éducatif bergamasque afin de réorganiser le système d’enseignement supérieur, à partir de la création d’un campus étroitement lié au nouveau pôle intermodal. Le coût total devrait s’élever à 380 millions d’euros, avec un cofinancement requis de 150 millions d’euros.

 

Le troisième projet, illustré par le Président Carlo Mazzoleni et Don Cristiano Re, est mené par la Chambre de Commerce en synergie avec le monde associatif. Elle veut mettre en place une liaison par bus rapide à haute fréquence entre Dalmine et Bergame, pour relier les différents pôles universitaires, les parcs scientifiques et technologiques (POINT et Kilometro Rosso), le Punto Impresa Digitale (Point d’entreprise numérique) et les Pôles territoriaux d’innovation numérique, favorisant ainsi la coordination de l’excellence locale et des services innovants pour les entreprises et les salariés sur la base des accords supra-municipaux déjà conclus. Le projet prévoit des coûts de 185 millions d’euros contre un cofinancement demandé de 110 millions d’euros.

 

 

L’inclusion de ces trois projets dans le PNRR peut également déclencher des effets vertueux sur d’autres initiatives stratégiques déjà convenues dans le domaine de la gouvernance territoriale, telles que le renforcement des liaisons ferroviaires avec l’aéroport et Milan, le développement des tramways dans les vallées et l’augmentation de l’attractivité de ces territoires, le réaménagement en clé verte des principaux systèmes urbains, la promotion d’actions efficaces pour le renforcement de la formation – en particulier de la formation technique -, l’innovation des entreprises et ses effets généralisés sur le territoire, le développement de mesures coordonnées de protection sociale au niveau local et des entreprises.

AIDE SOCIALE

Le projet « PsicoAiuti Bergamo. La città in ascolto » se propose de soutenir les Bergamasques qui font face à la pandémie non seulement comme une urgence sanitaire, mais aussi comme un changement d’habitudes personnelles et collectives en matière de vie familiale, de relations sociales et de travail. Il s’agit d’un bureau d’écoute gratuit accessible par téléphone pour toute personne qui se trouve dans une situation difficile et ne peut pas gérer les changements imposés par Covid-19.

INFO STATISTIQUES SITUATION ÉCONOMIQUE, MÉDICALE ET CULTURELLE, SUBIE PAR LA LOMBARDIE L'ANNÉE DERNIÈRE EN RAISON DU COVID-19

Au cours des neuf premiers mois de l’année, la production manufacturière de la Lombardie a diminué de 12,3 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données de l’Unioncamere Lombardia. Cela était dû à la propagation de l’épidémie de Covid-19 et aux restrictions strictes des activités imposées par les décrets gouvernementaux pour contenir la propagation.

 

L’évolution de la demande des entreprises a été similaire à celle de la production et les exportations ont fortement chuté, tant vers les pays de l’UE que vers ceux situés en dehors de l’UE, touchés par la contraction de l’activité mondiale provoquée par la pandémie. Pour 2021, les plans d’investissement sont basés sur la stabilité, conditionnée par l’incertitude, notamment en ce qui concerne l’évolution de la demande.

 

L’un des effets économiques les plus immédiats de la crise liée à Covid-19 a été le blocage des flux touristiques, de la restauration, des transports et d’une partie du commerce de détail ; en revanche, les établissements non spécialisés ont enregistré une augmentation de leur chiffre d’affaires. Dans le secteur des services, le chiffre d’affaires a diminué dans tous les domaines, en particulier dans le commerce non alimentaire, tandis qu’au niveau sectoriel, l’impact le plus négatif a été enregistré dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, y compris l’hébergement et la restauration, pour lequel on estime que la valeur ajoutée a diminué d’environ 24 %.

 

Les secteurs des denrées alimentaires et des produits chimiques et pharmaceutiques ont enregistré les pertes les plus faibles. Les effets récessionistas de la crise pandémique ont eu un effet marqué sur la rentabilité des entreprises lombardes.

 

Les prêts bancaires au secteur productif ont recommencé à se développer, sous l’effet combiné des besoins de liquidités exprimés par les entreprises suite aux restrictions d’activités et de l’orientation fortement expansive de la politique monétaire et des interventions gouvernementales pour soutenir l’accès au crédit. Les conditions du marché du travail se sont progressivement détériorées et la participation a diminué. L’emploi a diminué parmi les indépendants et les salariés ayant un contrat autre qu’à durée indéterminée. 

 

La contraction de l’emploi a été nettement inférieure à la baisse de l’activité grâce au développement exceptionnel du recours à diverses formes de compléments de salaire et au gel des licenciements décrété par le gouvernement.

LOMBARDIE - Surmortalité (janvier - février 2021)

Les données ISTAT sur la mortalité en 2021 confirment un chiffre extrêmement négatif en Lombardie, avec 28 103 décès et 499 000 récupérations.

FONDS DE RELANCE : LE PLAN DE LA RÉGION LOMBARDIE

Le Palazzo Lombardia prévoit une dépense de 1,5 milliard d’euros pour diffuser la 5G et le haut débit dans toute la région, 20 millions d’euros pour la numérisation des autorités locales, 12 millions d’euros pour le système de santé lombard et 10 millions d’euros pour soutenir le virage numérique du secteur agricole. 534,5 millions d’euros seront alloués à trois macro-projets dans le domaine de la transition verte, 514 millions d’euros pour l’augmentation des pistes cyclables et piétonnes, qui seront liés à un plan d’incitations à la mise à la casse des véhicules et surtout des installations plus polluantes. Un total de 13 millions d’euros sera alloué à la mise en valeur des lacs Alserio, Annone, Pusiano et Sartirana et 7,5 millions d’euros seront consacrés à des mesures d’efficacité énergétique concernant 5 000 bâtiments publics, 3 500 installations sportives et 2 400 écoles.

 

La régénération urbaine comprend 800 millions d’euros pour des projets de rénovation de bâtiments dans la région et la promotion des villages historiquement importants de la Lombardie. Un poste de dépenses de 250 millions d’euros est prévu pour la suppression des barrières architecturales ; 12,7 milliards d’euros sur les 35 milliards d’euros dont dispose la Région Lombardie seront affectés à des travaux visant à renforcer le réseau de transports publics au niveau local et régional.